Le recours à l'archéologie expérimentale est un domaine dans lequel Napoléon III peut être considéré comme un authentique pionnier. Il ordonne ainsi, dès le début des années 1860, la construction et l'expérimentation de machines de guerre romaines, tandis qu'il fait reconstituer une partie des lignes de siège romaines.

Un officier ingénieur de génie

En 1859, afin de mener à bien cette approche inédite pour l'époque, l'empereur fait appel à un officier polytechnicien, Jean-Baptiste Auguste Verchère de Reffye, qu'il nomme officier d'ordonnance. Très lié au président de la Commission de Topographie des Gaules (CTG), Félicien de Saulcy, ainsi qu'à son secrétaire Alexandre Bertrand, Verchère de Reffye joue un rôle important dans la politique archéologique de l'empereur. Ses travaux s'inscrivent dans la droite ligne des recherches de la CTG.

Reconstitution et expérimentation

En 1864, à partir des fers exhumés à Alise-Sainte-Reine, Verchère de Reffye dirige la reproduction du pilum. Ce javelot de l'infanterie romaine est alors mis à l'essai, sa portée déduite, rendant possibles les raisonnements sur son utilisation et plus généralement sur les tactiques des légions.

À la tête des ateliers de Meudon, où il développe également de nouvelles armes pour l'armée française (canons à culasse, mitrailleuses), Verchère de Reffye s'attache à reconstituer des machines de guerre antiques grandeur nature. En s'appuyant principalement sur des sources écrites et iconographiques, il fait construire une catapulte, deux balistes et un onagre dont il teste les performances balistiques à Meudon. Entrées en septembre 1866 dans les collections, ces répliques sont toujours conservées au musée d'Archéologie nationale.

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