Dans son sens le plus strict, le Hadramawt désigne la vallée qui s’étend parallèlement à la côte méridionale de l’Arabie de 47° à 50° de longitude Est, entre les falaises abruptes des hauts-plateaux, et dans un sens plus large, tout le bassin hydrographique jusqu’à l’océan Indien.

Un paysage modelé par les vents et les pluies depuis des millions d'années

Ce vaste ensemble calcaire du début du Tertiaire, peu déformé s’étend à une altitude moyenne de 2000-2200 m. sur des milliers de kilomètres carrés à l’est du Yémen jusqu’au Zufâr. Sur sa bordure nord-occidentale, il est limité par des falaises hautes de 100 à 200 m. qui constituent une barrière naturelle.

Le site de Shabwa, à 700 m. d’altitude, se situe dans un couloir de déflation qui longe le pied de ces falaises, au débouché du wâdî ‘Irmah, en bordure du Ramlat as-Sab’atayn. Ce désert est une vaste cuvette comblée d’aIluvions plio-quaternaires, quasi entièrement couverte de sables remodelés par le vent au Quaternaire supérieur. Sous ces dunes, le wâdi Jawf s’écoule vers l’est pour former le wâdî Hadhramawt qui se jette dans l’océan Indien au port de Sayhût.

Les pluies de mousson qui s’abattent sur les plateaux, au printemps mais surtout en été, alimentent les affluents de ce fleuve, d’ouest en est : les wâdis Dhuhur, ‘Amd, Da’wan, ‘Adim etc. A Shabwa, les crues du wâdî ‘Irmâ servent à irriguer une oasis de centaines d’hectares, tout comme à Barîra, à une cinquantaine de kilomètres plus au sud, le wâdî Jirdân arrose des périmètres encore cultivés.