Explorer le site : Les abris sculptés de la Préhistoire
avant ma réalisation des sculptures monumentales, tout un ensemble de gravures fines couvrait déjà la paroi. Ces dessins très érodés, ne sont visibles que par le fond du trait gravé, encore perceptible en différents points au pied de la frise en place sur plusieurs blocs issus du plafond effondré. Plusieurs traits restent difficiles à interpréter. Les figures animalières ou humaines gravées de ce registre sont de petites dimensions et très souvent partielles. Elles offrent un corpus plus élargi que celui des sculptures en comptant notamment des cervidés ou des canidés. Ce registre de gravures discrètes s'adraissait à un public différent et avait probablement un dessin tout autre que celui du registre sculpté.
Ce profil gauche d’humain, gravé en relief léger offre un instantané du sourir magdalénien. Sont figurés la bouche, le nez long et pointu, l’œil, le cou et une chevelure. C’est à parir de la figuration de la ligne du front et du nez, très appuyée, que ce profil humain se structure. Lka bouche, marquée par une ligne de gravure très prononcée donnant la sensation d’un sourire, souligne l’importance de la face pour l’artiste et donc de l’expression du visage.
Les gravures fines se retrouvent dans les zones les moins exposées à l’érosion naturelle (calcin, cupules de gel) et aux intervention anthropiques (sculpture). Au milieu de cet imbroglio de tracé apparaissent plusieurs figures comme une tête de renne de profil gauche, le contour d’une tête de cheval, plusieurs pattes isolées au sabot bien détournée, l’extrémité d’une patte de mammouth, en flexion, et une tête de félin ( ?)
Parmi les vestiges mis au jour lors des fouilles de Suzanne de Saint-Mathurin, dans les année 50, plusieurs fragments de sculpture ont été relevés dans les couches d’occupation magdaléniennes. Parmi eux, des sabots, noircis au manganèse, témoignent d’une retaille volontaire par les magdaléniens eux-mêmes. Ces fragments peuvent être attribués à une représentation de bison du fait de la présence de deux ongles le sabot. Ils attestent d’une destruction volontaire de ces figures par les magdaléniens. Plusieurs phases d’intervention sur la paroi sont ainsi observées.
S’appuyant sur la morphologie convexe de la paroi, à proximité d’une zone faillée, se distingue un contour de tête attribuable à un félin, vu de profil droit. Son museau carré et son corps suggéré par la morphologie naturelle de la paroi, contribuent à lui donner l’allure d’un félin guettant sa proie. Pour renforcer cette impression, le protomé d’un capridé lui fait face de l’autre côté de la zone faillée à la bonne hauteur. La volonté de mise en scène se traduit dans le respect des proportions et le face à face des deux sujets.
Deux bouquetins mâles se suivant marquent la fin de la frise sculptée dans la partie amont de l’abri Bourdois. Ces deux bouquetins, aux gabarits identiques, épousent parfaitement la morphologie de la paroi et expriment l’excellence maîtrise des sculpteurs magdaléniens dans le travail des formes. Au gré des déplacements de l’observateur, ces animaux sont vus de face ou de profil, créant des anamorphoses. On y retrouve les mêmes conventions artistiques, comme le plissé en forme de goutte des poitrails, ou les coups angulaires sur le dos de ces deux figures.
La sculpture des pattes de ce bouquetin illustre jusqu’à quel point les artistes ont poussé le réalisme pour retranscrire la force de l’animal. La couleur noire de manganèse relevée sur les sabots renfoce le souci du détail. Les sabots sont fendus, les articulations et les tendons détaillés. Des éléments sculptés osnt visibles en dessous de ces pattes et devant le poitrail. S’agit-il d’une première version de l’animal ? Ou sommes-nous devant un travail préparatoire ?
La tête du bouquetin qui conduit la harde est malheureusement tombée à la suite d’un effondrement de la falaise. Retrouvée parmi les vestiges archéologiques lors de la fouille, elle a pu être repositionnée. Cette tête expressive, avec l’œil ouvert et la caroncule lacrymale finement gravée, les deux narines, la bouche, les lèvres et leurs commissures modelés. Le départ de fortes cornes et la barbichette confirment le sexe mâle de ce bouquetin. La représentation des deux narines montre que le museau a été réalisé de sorte qu’il puisse être vu face comme de profil.
Sur cette partie de la frise, apparaissent des vestiges de sculptures détruites. Les traces de nombreux coups portés volontairemet sont encore visibles sur la surface démontrant la présence de phases de reprises et de destruction volontaire des images. Il est encore possible de voir des parties sculptées en léger relief dont les formes laissent deviner la récupération de deux anciens bisons probables.
Notre connaissance reste partielle, les fouilles n'ayant affecté qu'une partie du gisement. En effet, même si un volume important a été dégagé dans la cave Taillebourg, une partie en avant du surplomb de l'abri, côté rivière, est encore intacte. Le secteur reliant les deux parties étudiées du site a suelemnt été soudé par Suzanne de Saint Mathurin. Enfin, la fouille de l'abri Bourdois n'a atteint, selon les fouilleurs, le socle rocheux que devant les panneaux des bouquetins et seulement sur quelques mètres. En amont et en avant de l'abri, les couches du Magdalénien moyen sont encore inconnues et des sculptures restent encore à dégager. Des prospections réalisées au Radar indiquent la présence de remblais conséquents qui masquent vraisemblabkement d'uatres sculptures dans la partie aval du gisement.