Le Département des Monnaies, médailles et antiques (DMMA, anciennement Cabinet des médailles) de la BnF conserve une collection de quelque mille sceaux-cylindres qui  proviennent de Mésopotamie, du Levant, d’Anatolie, mais aussi de Chypre et d'Égypte, et permettent de retracer l’évolution de la glyptique proche-orientale de la seconde moitié du IVe jusqu’à la fin du Ier millénaire avant notre ère. Cette collection s’est progressivement constituée pendant deux siècles et demi sous forme de donations et de legs (près des ⅔ des objets), mais aussi d’achats.

C’est sous le règne de Louis XV que le Cabinet des Médailles fit sa première acquisition de sceaux-cylindres : l’abbé Barthélemy (1716-1795) reçut à partir de 1752 la donation du comte de Anne Claude de Caylus comprenant notamment 12 sceaux-cylindres. 

La seconde moitié du XIXe siècle, avec l’émergence de l’orientalisme, a marqué une grande phase d’acquisition de sceaux-cylindres par la BnF, notamment grâce à plusieurs achats en lien avec l’arrivée en nombre d’objets archéologiques issus des fouilles entreprises au Proche-Orient. Mais ensuite, la réglementation restreignit l’exportation d’antiquités depuis l’Irak, la Turquie ou la Syrie, avant de finalement l’interdire. Les acquisitions de sceaux par la BnF diminuèrent aussi à partir du moment où fut créé le Département des Antiquités orientales du Louvre en 1881.

Le premier véritable inventaire détaillé des sceaux proche-orientaux du Cabinet des Médailles fut publié par Louis Delaporte en 1910. Ce Catalogue des cylindres orientaux et des cachets assyro-babyloniens, perses et syro-cappadociens de la Bibliothèque nationale a fait connaître quelque 650 pièces, dont 519 sceaux-cylindres.

Cette collection de la BnF s’est ainsi construite sur la durée, à partir de fonds très divers, façonnés au gré des centres d’intérêt de nombreux collectionneurs et amateurs éclairés en contact avec la BnF. Elle est donc très hétérogène quant à l’origine des objets et à leur répartition dans l’espace et le temps, mais se signale par la qualité des pièces sélectionnées par les acquéreurs. Leur provenance et leur authenticité sont, bien sûr, plus difficiles à établir que pour des pièces trouvées en fouille, mais leur valeur intrinsèque vient du fait qu’elles ont été délibérément sélectionnées.