Une topographie chrétienne

Les monuments et l’architecture chrétienne dans le massif calcaire occupent une aire strictement définie, dont l’axe est une ligne Nord-Sud, qui irait de Cyrrhus à Apamée. Elle est limitée à l’Ouest par les vallées de l’'Afrin, puis de l’Oronte. Vers l’Est, la limite est moins marquée géographiquement, mais archéologiquement elle est tout aussi nette: elle de dépasse pas, pratiquement, la route moderne de Hama à Alep et à Azaz.

Le Massif Calcaire antique est rattaché à deux provinces différentes. Les chaînons nord appartiennent à la Syrie Première dont la capitale est Antioche, tandis que la moitié méridionale est rattachée à la Syrie Seconde, capitale : Apamée. Cette séparation administrative implique un ressort religieux différent : le nord relève directement du patriarcat d’Antioche, le sud de l’archevêque d’Apamée.

Dans le premier, prédomine l’accès à l’église par le sud, un bêma au cœur de la nef, le martyrion au sud du sanctuaire ; dans le second, les églises présentent en majorité leur accès principal à l’ouest, un ambon dans la nef et leur martyrion est au nord.

 

Carte de Syrie du Nord (F. Tessier - UMR 8167).

L'influence du sanctuaire de Saint-Syméon

L’impact du sanctuaire de Saint-Syméon a été très présent dans le développement de l’architecture régionale. Il a permis de mettre en évidence les rapports ville-campagne. L’évolution de cette architecture reflète l’enrichissement progressif des communautés paysannes qui le bâtissent.

Nous pouvons remarquer l’utilisation quasi-constante de sanctuaires tripartites et l’introduction des reliques dans des annexes spéciales. De même les baptistères avec cuves à accès dérobés sont répandus du nord de la Syrie à Chypre et à la Jordanie.