Les cours d'eau, abreuvoirs, moulins et fossés de la ville médiévale et moderne. © UASD / Th. Sagory, M. Wyss

Le détournement d'une partie des eaux du Rouillon remonte à l'époque carolingienne. En 832, l'acte constitutif de la mense conventuelle mentionne pour la première fois le Croult (Crodoaldus flumen), et précise que son curage doit être annuel. L'appellation Croult dériverait du patronyme d'origine germanique Crodoald, peut-être le maître d'œuvre de la dérivation.

Marote miraculeusement sauvée de la noyade dans le Croult d'après Le livre des faiz monseigneur Saint Loys, XVe siècle. © BNF (ms fr 2829, fo 98v).

Les recherches archéologiques ont porté sur plusieurs tronçons de cette rivière urbaine. Dès le XIe siècle, le cours d'eau est endigué avec des palissades en clayonnages. Durant le XIIIe siècle on voit se généraliser les berges maçonnées. Les alluvions déposées dans ce lit forment une couche sablonneuse, à la stratification complexe, caractérisant un cours d'eau rapide. Une multitude de pieux de faible section, implantés dans la rivière le long des berges, est à mettre en rapport avec les planches ou passerelles de bois que les foulons et tisserands installaient sur le cours d'eau.