Territoires Palestiniens - il y a 4000 ans

Tell Qilah

Un site bien attesté par les sources écrites et les prospection récentes, fortifié à l’âge du Bronze et du Fer, et occupé quasiment sans solution de continuité presque jusqu’à nos jours. Un rempart, des habitats et des tombes témoignent des périodes hellénistique, romaine, protobyzantine et islamiques.

Tell Qilah vue de l'ouest, 2018 © mission archéologique à Tell Qilah

Une belle opportunité de définir à la fois les modalités, les permanences et les évolutions de cette longue occupation sur plus de quatre millénaires, et d’en explorer les occupations les plus marquantes à partir des prospections et des fouilles déjà réalisées : l’âge du Bronze, l'âge du Fer, et l'époque paléochrétienne.

Tell Qilah, situé à une vingtaine de kilomètres d’Hébron, en Cisjordanie, bien connu des sources antiques depuis les lettres de Tell el Amarna (XVIe siècle av. J.-C.) jusqu’à Sozomène (Ve siècle apr. J.-C.), n’avait jamais été fouillé.

Les premières explorations

Un long passage de l’Ancien Testament y situe un épisode de la vie de David avant que celui-ci ne devienne roi (1 Sam 23 : 1-13). Eusèbe de Césarée, au IVe siècle apr. J.-C., y mentionne l’existence de la tombe d’un des « petits prophètes » de la Bible, Habacuc, qui aurait vécu au VIe siècle av. J.-C. Les voyageurs et explorateurs du XIXe siècle ont reconnu le site et ont déjà posé, en se fondant sur leurs observations et la collecte de quelques tessons de céramique, quelques jalons de datation. Ceux-ci ont été confirmés par des prospections plus récentes.

À l'âge du Bronze

C’est sur ce sur site prometteur qu’une équipe de l’Université de Montpellier 3 a entrepris des recherches depuis 2015. Elle a confirmé la datation de son mur de fortification au Bronze moyen (entre 2000 av. J.-C. et 1200 av. J.-C.) et en a reconnu le tracé et dégagé une tour (probablement unique) de 11 m de long. Une grande et riche tombe de la fin de l’âge du Bronze a livré un abondant matériel (tombe 54).

À l'âge du Fer

À l’âge du Fer (1200- 334 av. J.-C.), le mur de fortification est renforcé par un glacis. Au terme de la dernière campagne de 2019, la mission a pu localiser une petite cinquantaine de tombes, datées principalement de la même période, qui témoigne de la vigueur de l’occupation (par exemple les tombes 10 et 11).

Les habitats de ces périodes les plus anciennes sont situés sur plateau sommital et c’est leur dégagement qui constitue l’axe privilégié des recherches à venir.

Un habitat byzantin

Sur la partie orientale du plateau, cependant, se trouvent les traces de l’habitat protobyzantin, et d’une église au sol de mosaïque, dotée d’un baptistère (avec son inscription dédicatoire) recouverts par des vestiges d’une grande maison mamelouke et d’autres, plus récentes, datées de la période ottomane. Les recherches vont se poursuivre également dans ce secteur. La plupart des tombes restent en usage jusqu’à la période protobyzantine. L’un d’elles, particulièrement majestueuse (tombe 26) a été aménagée à l’époque hérodienne et a été utilisée jusqu’aux VIe- VIIe siècle. De nombreux pressoirs et un bâtiment à vocation artisanale ou agricole montrent que les pentes orientales du site ont bénéficié d’une dense exploitation pendant l’Antiquité tardive.

Le projet est soutenu par le ministère de l'Europe et des Affaires Étrangères sur l’avis de la Commission des fouilles.

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