Irak - Il y a 3 000 ans

Babylone

Au Ier millénaire av. J.-C., Babylone est la plus grande ville de Mésopotamie, ses ruines s’étendant sur 1000 hectares. Capitale religieuse et politique de la Babylonie, elle abrite le palais royal et le complexe cultuel dédié à Marduk, divinité poliade de Babylone et chef du panthéon.

Lion passant AO21118. Babylone. Musée du Louvre

Babylone, qui signifie en akkadien la « Porte des Dieux », est connue depuis le IIIe millénaire. Capitale politique du royaume d’Hammurabi (1792-1750), les niveaux de cette époque n’ont pu être dégagés en raison du niveau trop élevé de la nappe phréatique.

Histoire et physionomie d'une ville mythique

À son apogée sous Nabuchodonosor II (604-562), la ville s’inscrit à l’intérieur d’une muraille, composée d’une enceinte intérieure et extérieure, percée de huit portes, dont la fameuse Porte d’Ishtar, reconstituée au Pergamon Museum de Berlin. Babylone est traversée par le fleuve Euphrate et composée de dix quartiers.

Le centre de la ville accueille le complexe cultuel dédié à Marduk, dieu poliade de Babylone, et chef du panthéon babylonien depuis la fin du IIe millénaire. Cet espace est constitué du temple de l’Esagil (« Temple dont le Sommet est élevé ») et de la ziggurat Etemenanki (« Temple reliant le ciel et la terre »), passée à la postérité comme la Tour de Babel de l’Ancien Testament.

Chaque année, la ville s’anime lors de la fête de l’Akitu, qui a lieu les douze premiers jours de l’année, en mars-avril. Elle célèbre à la fois le retour du printemps, mais également le dieu Marduk, et son fils divin Nabû, dieu de Borsippa et importante divinité de l’époque néo-babylonienne. 

Le nord de la ville abrite le complexe palatial, composé de deux édifices placés de part et d’autre de la muraille. Selon certains auteurs classiques, Nabuchodonosor II aurait fait planter des jardins dans son palais pour son épouse Amytis, sans que les fouilles ou les documents épigraphiques aient pu corroborer cette assertion. Depuis, on préfère replacer les « Jardins Suspendus » de Babylone à Ninive en Assyrie, dans le palais du roi Sennachérib. 

Babylone a subi de sévères dommages suite à l’invasion américaine de l’Irak en 2003, mais pourrait être prochainement inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’humanité.  

Les recherches sur le site de Babylone 

La localisation de Babylone ne fut jamais perdue. Après des repérages au XIXe siècle, les premières fouilles furent entreprises par Robert Koldewey (1899-1917) pour la Deutsche Orient Gesellschaft. Des équipes italiennes en 1974, et irakiennes en 1979-1980, ont ensuite grandement contribué à améliorer la connaissance du site.

Les collections du Département des Antiquités Orientales Musée du Louvre accueillent quelques objets provenant de Babylone, comme le "Lion passant", mais la plus importante collection relative au site se trouve au Vorderasiatisches Museum de Berlin.

La lutte contre le vol et le trafic illicite des biens culturels est l'une des priorités du ministère de la Culture, qui prête une grande attention à l'ensemble de ces problématiques, notamment par son rôle régalien de contrôle de la circulation des biens culturels.

 

En savoir plus:

- Tablette dite "de l'Esagil"