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- La redécouverte de Palmyre
- Cassas et la postérité de Palmyre
En quittant le port de Toulon le 4 août 1784 pour Constantinople, en compagnie de son mécène, le comte de Choiseul-Gouffier (1752-1817), et de l’équipe de savants réunis par l’ambassadeur, Louis-François Cassas ignorait probablement qu’il allait effectuer un périple exceptionnel dans l’empire ottoman, d’octobre 1784 à novembre 1786, à la découverte des grands sites archéologiques du Levant, notamment Palmyre, la cité du désert.
La formation de Louis-François Cassas
Âgé de 28 ans, le dessinateur bénéficiait à son départ d’une étonnante formation qui permet de mieux appréhender la mission que lui confie le comte de Choiseul-Gouffier et la richesse de son portefeuille. Initié très jeune au dessin scientifique, au dessin d’architecture, il se forme ensuite au dessin de paysage auprès des meilleurs maîtres, à l’académie parisienne du duc de Chabot (1733-1807) puis voyage en Europe du Nord, en Italie, en Dalmatie et en Istrie.
Le voyage à Palmyre
Au printemps 1785, après avoir séjourné à Smyrne, à Ephèse, à Alep, à Chypre, à Alexandrie, Louis-François Cassas, habité par une curiosité sans limite, décide à Tripoli de traverser le désert de Syrie pour découvrir les ruines de Palmyre.
Portant le costume oriental, il intègre alors une caravane et savoure cet espace géographique inconnu des Européens. Accueilli le 23 mai 1785 par la communauté de bédouins sédentarisés dans l’enceinte du temple de Bêl, il réside au milieu des ruines jusqu’au 30 juin.
Parfois aidé par ses hôtes, il mène sur le terrain un travail remarquable et capital, allant du relevé précis et mesuré des plans des temples, du théâtre, de l’arc de triomphe, aux dessins très soignés des nombreux décors architecturaux encore en place à la fin du siècle des Lumières, sans oublier de dresser la carte topographique du site.
Une œuvre majeure pour la connaissance du site
Quelques mois plus tard, ce premier portefeuille se trouve enrichi par les dessins de reconstitutions de monuments parfois très précis, parfois fantaisistes ou visionnaires. Son portefeuille autour de la cité du désert, estimé aujourd'hui à plus de 200 feuilles, constitue avec les nombreux manuscrits une somme exceptionnelle pour la connaissance du site archéologique et dépasse la relation du voyage effectuée en 1751 par les Anglais Robert Wood et James Dawkins. Ses feuilles consacrées aux tours funéraires de la nécropole occidentale – relevés sur le motif et reconstitutions – prennent aujourd’hui valeur de documents d’archives. Aucun autre artiste voyageur n'a su, mieux que Cassas, observer, explorer, mesurer, questionner, dessiner et reconstituer les ruines de Palmyre.