Les découvertes archéologiques et les sources écrites attestent l’usage de la vaisselle métallique à Ougarit au cours de la période du Bronze récent. Les spécimens en bronze, de formes et de contenances variées, produits localement ou importés, sont les plus fréquents.

Ainsi, le trousseau de la reine Ahat-milku, fille du roi d’Amurru et épouse de Niqmepa, roi d’Ougarit, connu par le texte de la tablette RS 16.146+, comprenait un nombre important de récipients en bronze : des boîtes, des encensoirs, des jarres, des chaudrons, de même que des coupes et des gobelets, vases destinés au service de la boisson. Les mentions de coupes et de gobelets en métaux précieux y sont en revanche moins nombreuses.

La vaisselle précieuse apparaît aussi dans les textes littéraires. Dans l’Épopée de Kirta (RS 2.[003]+, KTU 1.14), lorsque le roi obéit aux instructions divines et accomplit les rites religieux : « Il prend un agneau de sacrifice dans sa main, un agnelet dans ses deux mains, des mesures de son pain, du meilleur, il prend un volatile, oiseau de sacrif[ice]. Il verse dans une coupe d’argent, du vin, dans une coupe d’or, du miel » (traduction A. Caquot, M. Sznycer, A. Herdner 1974). Dans le Cycle de Baal, le passage qui décrit le banquet des dieux et des déesses organisé à l’occasion de la construction du palais du dieu de l’Orage, fait état du service de viandes et de vin en abondance servi dans des gobelets et des coupes en or.

Des vases illustrant ces différents types ont été retrouvés lors des fouilles, de même que d’autres formes : cratère, lampe à bec, rhyton…

Le répertoire des coupes comporte quelques spécimens agrémentés d’un décor. Les motifs sont le plus souvent géométriques, parfois floraux. Une seule coupe, en argent, porte une inscription. Enfin, deux coupes en or, mises au jour dans un grand édifice au sud-ouest du temple du dieu de l’Orage, présentent un riche décor historié. Ces vases exceptionnels sont parmi les premiers témoins d’une production artistique qui se développera à l’âge du Fer, après la disparition d’Ougarit, mise aux crédits des artisans phéniciens.

Contributeur(s)