Les recherches sur la taille de pierre à Ougarit reposent sur quatre données archéologiques : les roches utilisées, les traces d’outils, leur découverte dans le site (architecture, mobilier lourd), et l’analyse des gestes des artisans.

La pierre employée est une calcarénite marine, extraite localement. Assez tendre dans son ensemble, elle comporte cependant des parties dures qui compliquent un peu son extraction et sa taille. Elle est surtout destinée à la construction de murs et de tombeaux voûtés.

Ses variétés les plus fines et résistantes sont employées pour des bases cylindriques de colonnes, des grands vases et des baignoires.

Quelques bases de colonnes sont taillées dans du basalte, probablement sur leur lieu d’extraction, assez loin du site.

La nature et la forme des outils sont déterminées par leurs traces et parfois par leur découverte. Ces outils sont en bronze pour la pierre tendre et en roche très dure pour la taille du basalte.

Une sorte de hache est employée en carrière pour isoler verticalement les blocs du substrat rocheux local. Un ciseau sert à creuser des trous où sont ensuite placés des coins de bronze percutés à l’aide d’une masse de bois dur pour fracturer le bloc à sa base. Les pierres sont déplacées avec des rouleaux et de grands leviers de bois renforcés à leur extrémité par du bronze.

Les blocs de pierre tendre ainsi extraits présentent un volume trapézoïdal visible même lorsqu’ils sont mis en œuvre, notamment dans les tombeaux. Les parements extérieurs sont souvent laissés bruts d’extraction. À l’intérieur, ils sont aplanis avec le même type d’outil qu’en carrière ou à l’aide d’une sorte d’herminette et d’un ciseau. Dans les tombeaux, ils sont parfois polis avec un abrasif. Les joints sont affinés en sciant en place les irrégularités de contact. La plupart de ces techniques sont connues également en Égypte.

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