Le corpus des stèles en pierre d’Ougarit est riche de vingt-deux pièces datées du Bronze récent. Elles ont toutes été mises au jour sur le tell de Ras Shamra et proviennent de différents secteurs de la capitale. La plupart étaient associées à des lieux de culte.

À l’exception de trois œuvres, réalisées en Égypte et retrouvées dans le temple du dieu de l’Orage, les autres stèles sont des productions locales.

Ces dernières ont été sculptées dans une calcarénite marine (appelée ramleh) ou dans un calcaire blanc. Leur hauteur est variable, s’échelonnant d’une vingtaine de centimètres à 1,42 m. La majorité présente un décor figuré, sculpté en léger relief sur l’une de leurs faces. Les représentations livrent majoritairement des figures divines ou royales. Deux stèles sont aniconiques, mais peut-être s’agit-il de pièces inachevées.

Seules deux stèles produites à Ougarit portent une inscription gravée, rédigée en ougaritique au moyen de l’alphabet cunéiforme. L’un des textes comporte le terme ougaritique désignant ce type de monument : « skn ».

La stèle la plus grande d’Ougarit – un chef d’œuvre de la sculpture levantine du IIe millénaire av. J.-C. – est connue sous le nom de stèle du Baʿal au foudre. Sa découverte, qui remonte à l’année 1932, fut ainsi décrite par Claude Schaeffer dans Ugaritica II : « la stèle du dieu au foudre de Ras Shamra fut découverte le 28 mai 1932 parmi un amoncellement de gros blocs, dont certains se distinguent par le fini de la taille. Le monument gisait dans le sol, renversé et incliné, sa base à 0,65 m, son sommet à 1 m. sous le niveau du sol actuel. Nous aperçûmes d’abord le socle, puis la partie inférieure de la stèle et nous nous demandâmes si nous aurions la chance de retrouver ce beau monument intact. L’emplacement fut creusé avec précaution par une équipe de nos habiles ouvriers sous la constante surveillance de l’un de nous. Enfin, le sommet fut atteint, il était intact. »

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