Des fouilles réalisées dans le lit du Nahr ed-Delbé, cours d’eau qui longe au sud le site de Ras Shamra, ont révélé un aménagement exceptionnel – un « pont-barrage » –, construit pour l’essentiel en beaux blocs taillés de grès, de taille métrique.

Un ouvrage exceptionnel

L’ouvrage barrait le cours d’eau au moyen d’une pile centrale et de deux massifs d’ancrage implantés sur les rives (seul celui de rive gauche est conservé). Les deux passes ainsi ménagées pouvaient être fermées par des poutrelles ou des planches, glissées dans des feuillures taillées dans les blocs de la pile et des massifs d’ancrage. L’ouvrage servait probablement aussi de pont, assurant le franchissement du cours d’eau et la bonne circulation vers la ville, mais il créait surtout une réserve en eau fort utile durant la saison sèche estivale. Il s’agirait du plus ancien ouvrage de ce type connu en Syrie.

Une longue histoire

Dater un tel ouvrage est souvent délicat, d’autant que deux phases de fonctionnement, séparées par une période de destruction partielle, ont été mises en évidence. Sa construction remonte probablement à l’âge du Bronze récent, vues la position de l’ouvrage au pied du site et l’importance de l’aménagement qui n’a pu voir le jour que dans le contexte d’une autorité politique locale puissante. Il aurait alors servi de barrage et très certainement de pont. Seule cette dernière fonction est attestée pour la seconde phase, datée de l’époque romaine.

Restituer une réalité antique ?

La restitution en trois dimensions (3D) se révèle être un outil d'approfondissement et de renouvellement de nos connaissances. Elle nous fournit une image réaliste de cet ouvrage, éclairant les principes de sa mise en œuvre, ses fonctions, les étapes de sa construction et son évolution.

 

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