La découverte des antiquités de Syrie a été possible grâce à l’implication scientifique de René Dussaud (1868-1958), chef du département des antiquités orientales du musée du Louvre, au moment où des sites majeurs, comme Ougarit, étaient mis au jour par Claude Schaeffer et Georges Chenet...

Grâce à l’appui des institutions françaises de la recherche archéologique et du Service des antiquités du Haut-commissariat français sur la Syrie et le Liban, dirigé par C. Virolleaud, puis par H. Seyrig, il put favoriser les missions archéologiques de 1928 à 1939 au Moyen-Orient, en obtenant de nombreux crédits auprès de la Commission d’Asie occidentale, de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres et de la Réunion des Musées nationaux.

Le partage des découvertes

D’après la loi sur les antiquités du Mandat français, à la fin de chaque campagne de fouille, le chef de mission constituait deux lots d’égale importance en vue de la répartition des découvertes, entre le pays de la mission le pays hôte. Après validation du partage par le directeur des Antiquités, qui jugeait de l’équité du don, le directeur du musée du Louvre, H. Verne, puis J. Jaujard, présentait les objets de Ras Shamra aux Comité et Conseil des Musées Nationaux, dont les procès-verbaux sont conservés dans les Archives des Musées Nationaux. C’est effectivement la Réunion des Musées Nationaux qui coordonne les procédures juridiques des acquisitions des musées nationaux.

Valoriser les collections

Le musée du Louvre a immédiatement valorisé ces civilisations en présentant les objets au public, dans ses salles du 1er étage de la cour Carrée, et en faisant une exposition en 1930 dans les galeries de l’Orangerie.

Grâce à l’étude des archives de la mission, conservées en partie au Collège de France et aux Archives nationales, nous avons pu retrouver des photographies des œuvres confiées au musée du Louvre, dans leur contexte de fouille, les échanges de courriers entre les différents protagonistes des diverses institutions, portant tout autant sur les découvertes scientifiques (par exemple sur l’alphabet ougaritique) que sur les opérations pratiques du partage des objets : listes précises des œuvres, transport entre Ras Shamra et Paris, restaurations...

Les données archéologiques des fouilleurs ont été consignées dans les inventaires du Louvre, permettant ainsi de contextualiser les objets (provenant de Minet el-Beida ou Ras Shamra), numérotés par type d’objets et par matière. Quelques dessins sont associés à l’enregistrement des objets. Cette documentation complète utilement les informations fournies par les cahiers d’inventaire et de notes de fouilles conservés dans les archives de la Mission archéologique de Ras Shamra.

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