La tablette RS 24.244 (Musée national de Damas DO 6587), connue sous le nom moderne de « Horon et les serpents », est l’une des rares à comporter un texte intégralement conservé.

Elle est rédigée en ougaritique (graphie et langue). Remarquable par ses dimensions (24 x 16 x 3,9 cm) et par son état de conservation, elle est caractérisée par une mise en page particulière : une série de 14 rubriques généralement individualisées par des traits horizontaux. L’une d’elles, omise par le scribe, est signalée en marge sur la tranche latérale gauche.

Exception faite des légères variantes de la première, de la formulation abrégée de la tranche et des deux dernières, toutes répètent presque mot pour mot l’appel de Shapash, déesse du soleil, lancé par sa fille, la Cavale, à 12 divinités. Chacune d’entre elles montre son impuissance à la guérir de la morsure du serpent ; seul y réussit Horon qui est le protagoniste avec Shapash de cette incantation.

Le principal intérêt de ce texte est d’ordre religieux : Horon dont le nom n’est pas attesté dans les mythes et les légendes occupe une place centrale dans le domaine de la magie. Il s’agit ici de l’un des premiers témoignages de son rôle comme guérisseur des êtres vivants et de son caractère chtonien qui se perpétuera au 1er millénaire av. J.-C. L’officiant, en s’assimilant à ce dieu, assurait l’efficience de la tablette et la réussite de la guérison du malade.

Le contenu du texte met aussi en évidence l’importance des équidés* dans la société d’Ougarit dont témoignent les données iconographiques (par ex. cratères mycéniens) et épigraphiques (premiers textes hippiatriques).

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