Implantée à l’intérieur des terres, Ougarit était en lien étroit avec 2 établissements côtiers – Minet el-Beida et Ras Ibn Hani – qui bénéficiaient de conditions naturelles favorables : d’un côté, une anse bien protégée à 800 m du tell de Ras Shamra, et de l’autre, un cap très avancé à 4,5 km de la capitale.

Minet el-Beida

L’antique Mahadu – nom signifiant « le lieu d’échange », « le quai », le « port » – fut l’un des premiers ports internationaux de Méditerranée. L’établissement connut un développement remarquable à partir du XIVe siècle grâce à l’augmentation des échanges internationaux.

L’archéologie a révélé les vestiges d’une installation du Bronze récent final aux caractéristiques proches de celles d’Ougarit. Si des « entrepôts », probablement commerciaux, ont été mis au jour, aucun aménagement portuaire n’a été retrouvé. De telles installations existaient pourtant, puisqu’un texte signale un bateau qui « s’est brisé contre le quai », un autre mentionnant un « Capitaine du port »… Elles seraient à chercher dans le secteur de la petite crique au sud-ouest de la baie, bordée d’une plage de sable, et dont la profondeur aurait permis le mouillage des navires de faible tonnage.

Ras Ibn Hani

Sur la presqu’île de Ras Ibn Hani, le roi d’Ougarit a fondé, au milieu du XIIIe siècle, une ville neuve. Seuls des édifices monumentaux – dont un palais – et les vestiges d’un rempart sont bien connus. Les motivations ayant présidé à la création de ce centre administratif et industriel restent hypothétiques : destinée à compléter ou à suppléer temporairement des édifices de la capitale, pour des raisons d’agrément (résidence royale d’été), de politique ou de gestion urbanistique, il est aussi envisageable que cette cité soit une fondation visant à magnifier le prestige du roi d’Ougarit à l’égard de ses voisins. Ras Ibn Hani fut aussi un poste d’observation stratégique pour le trafic maritime, dont la quasi-insularité aurait garanti la protection. Ceci pourrait expliquer l’existence d’une industrie liée à la métallurgie du cuivre, le travail et le commerce de ce métal, symbole de prospérité et de puissance, étant en effet liés au pouvoir royal et nécessitant une surveillance étroite.

Contributeur(s)