Garantir la sécurité et la souveraineté du territoire sont des étapes majeures de sa structuration. Le système défensif, mis en place dès le XVIIIe siècle, est connu grâce à de nombreux documents d’archives et précisé par les récents apports de l’archéologie.

Une mise en défense nécessaire

L’île Bourbon développe son économie et enrichit la Compagnie des Indes grâce au commerce du café et autres denrées. L’activité commerciale, concentrée sur le littoral, attise les convoitises et l’île subit des assauts de forbans. C'est également une question de souveraineté que d'assurer la protection du territoire alors que les conflits entre nations européennes se déploient dans l’océan Indien.

La fortification des littoraux

En conséquence, les espaces de mouillages et de déchargement sont, à partir de 1735, encadrés par des batteries côtières. Les premières batteries de l’île sont construites à Saint-Paul sur deux lignes de défense en bord de mer et derrière l’Étang. Une poudrière complète ce dispositif. Saint-Denis est dotée en 1756 de cinq batteries côtières, d’une redoute et également d’une poudrière.

Ce système de fortifications et de défense est abandonné à la fin du XIXe siècle. Les intempéries, le réemploi de matériaux et l’urbanisation des littoraux ont fait disparaître beaucoup de ce patrimoine défensif. Outre les structures proprement militaires, la défense est aussi une affaire de communication, comme l’illustrent les vigies dont celles de Cap Champagne et de la colline Saint-Gilles.