L'archéologie est une discipline scientifique qui requiert souvent d’autres compétences et expertises pour contribuer à la reconstruction des modes de vie passés. La restauration est une de ces nombreuses compétences et vise une meilleure compréhension du mobilier archéologique tels que les objets en céramique.

Une discipline

Les matériaux archéologiques retrouvés dans le cadre de fouilles, et particulièrement les objets en terre cuite, sont souvent retrouvés en fragments ne permettant pas une vue d'ensemble de l'objet dans son état initial. La restauration intervient afin de rendre lisible l’objet altéré dans le but d’une exposition au public. Cependant, si la céramique est très fragile, très imposante ou encore comporte des lacunes très importantes, le simple remontage pour étude, ordinairement effectué par l’archéologue ou le céramologue, devient complexe et requiert le savoir-faire d’un restaurateur.

Réversibilité et lisibilité sont les règles de toute opération de restauration.

Un protocole bien établi

La restauration d'une céramique se fait selon un protocole bien établi.

Tout d'abord, il faut éliminer toutes traces n'appartenant pas à l'objet : les résidus de sédiments par nettoyage à l'eau, les anciens collages par bain chimique en fonction de la colle utilisée ou par action manuelle au scalpel. Ensuite, intervient le collage des différents fragments, ou tessons, de la céramique. Avant le collage définitif, il est parfois nécessaire de remonter partiellement « à blanc » l'objet avec du ruban adhésif crêpe afin de retrouver la connexion des fragments et d'organiser le remontage. Il est possible de réaliser un comblement des parties manquantes au plâtre de modelage pigmenté.

Application à La Réunion

Une grande céramique en grès provenant du site de la Route des premiers Français à Saint-Paul a été restaurée par la société Arc’Antique, basée à Nantes. Les travaux ont été réalisés dans les locaux du CCE (Centre de Conservation et d’Étude) à Saint-Denis et préfigurent le futur rôle de référent de ce dernier pour l'océan Indien. Ce CCE s'intègre dans un réseau déjà établi d'établissements similaires du territoire français qui ont pour vocation de réunir les collections découvertes dans la région, de les conserver, d'en assurer l'accessibilité aux chercheurs, aux restaurateurs, et de diffuser les connaissances archéologiques.