Située à Saint-Gilles-les-Bains, l’ancienne usine sucrière de Grand Fond a fait l’objet de la première fouille d’archéologie préventive à La Réunion, en amont d’un projet de construction de logements.

En 2014, la fouille a permis de dégager une partie des vestiges de l’usine enfouie, dont seule subsistait en élévation la cheminée. Fondée vers 1834, la sucrerie est exploitée jusqu’au milieu du XXe siècle.

Un établissement original

La fouille archéologique a identifié huit phases successives d'occupation de l’ancienne sucrerie. Les premiers aménagements reconnus se présentent sous la forme d’un moulin à meule verticale utilisé pour broyer le tuf et d’une canalisation au mortier hydraulique en partie composé de ce matériau. L’adduction d’eau devait être associée à un moulin acquis en 1838, qui actionnait lui-même le moulin à broyer la canne. Le dispositif était économe, mais à contre-courant pour l’époque quand près de deux tiers des usines étaient équipées de machines à vapeur.

Évolutions du site

Vers 1868, un système plus classique est installé pour la production de sucre : batterie Gimart, chaudières basses températures Wetzell. La canalisation est abandonnée. Des longères et une habitation sont construites.

Diversification des productions

Les archives attestent que le domaine comptait une distillerie avant 1878. Cette diversification de la production traduit une mauvaise vente du sucre de l’île, en concurrence avec le sucre métropolitain issu de la betterave. Cette crise a conduit à la fermeture de l’usine en 1944, après plusieurs tentatives de reconversion infructueuses (tuilerie, sel).