Construite à partir de 1723, la poudrière a la réputation d’être le plus ancien bâtiment maçonné conservé de La Réunion. L’édifice, situé au sud-ouest de la ville de Saint-Paul, est classé au titre des monuments historiques depuis 1994.

Le bâtiment

Le « magasin à poudre » est représenté sur une carte datée de 1732/1733. Les dimensions intérieures du bâtiment de stockage sont de 7,5 m de long et 4,65 m de large. Ses murs, épais de 1,30 m, sont percés par des évents, une porte et une fenêtre actuellement bouchée, à l’opposé de l’entrée. La salle voûtée est actuellement couverte d’un toit à deux pans. Un mur d’enceinte de 2,60 m de hauteur et 0,60 m d’épaisseur renforce le dispositif de défense.

L’opération de diagnostic archéologique

Le but de l’opération, réalisée en 2018, était de compléter l’étude historique de 2009, réalisée par O. Fontaine, et la première expertise archéologique conduite en 2013 par la DAC de La Réunion.

Un sondage a permis d’observer les fondations du mur d’enceinte. Deux autres ont mis au jour les vestiges inédits du conduit du paratonnerre du XIXe siècle, encore en place sur la toiture de la poudrière. Un canal maçonné isolant fait de briques abrite l’élément conducteur, pris dans un comblement de charbons de bois et de galets de pierre ponce. Le corps de garde et la guérite, mentionnés sur un plan du XIXe siècle, n’ont pu être localisés malgré l’ouverture de cinq sondages.

À l’intérieur du bâtiment, les enduits modernes ont été retirés dans deux sondages, ce qui a permis de mettre en exergue de nombreux réaménagements et la transformation des ouvertures. Le sol intérieur d’origine, constitué d’un radier aménagé sur la roche terrassée lié au mortier rose, a également pu être observé.