La plaine de Bois Rouge, à l’extrémité nord-ouest de la commune de Saint-André, correspond à une ancienne baie colmatée, ayant conservé un aspect marécageux, malgré sa mise en culture dès le début du XIXe siècle. Elle est surtout connue pour son usine sucrière, mentionnée dès 1817 sur le domaine de François-Xavier Bellier-Montrose.

Un diagnostic archéologique a été réalisé en 2020 sur une parcelle de cannes à sucre, située juste au pied de l’usine sucrière de Bois Rouge, couvrant quatre hectares. Trente-neuf sondages, ouverts à la pelle mécanique, ont permis de s’assurer qu’aucune occupation en lien avec le fonctionnement de l’usine depuis sa création en 1817, ou antérieure à celle-ci, n’était présente sur cette parcelle.

La stratigraphie est homogène sur l’ensemble de la zone. Sous les niveaux de labours et de culture actuels, à un peu plus de 0,50 m de profondeur, un niveau de limon argilo-sableux brun, épais d’une quinzaine de centimètres, semble correspondre à un paléosol. Le terrain naturel apparaît à 0,75 m de profondeur en moyenne.

Un des sondages a livré au sommet du paléosol une zone fortement rubéfiée d’au moins 15 m2,  sur plus de 10 cm d’épaisseur. Il serait séduisant d’y voir la trace d’un énorme foyer en lien avec la préparation de la zone avant sa mise en culture au tout début de l’implantation de l’usine sucrière. Toutefois, l’absence de mobilier ne permet pas d’aller plus avant dans cette hypothèse.

S’ils n’ont pas permis de découvrir des traces d'occupation pérenne, les résultats du diagnostic permettent de retracer l'évolution du paysage. Les informations géomorphologiques recueillies pourront servir à d’autres opérations archéologiques qui pourraient éventuellement intervenir sur la plaine de Bois Rouge.