Le terme adê dont l’usage se développa au VIIIe siècle av. J.-C. désignait un serment juré devant les dieux. Le mot est connu par environ 200 occurrences et le texte d’une dizaine d’entre eux nous est parvenu. Ces adê sont datés entre les règnes de Shamshi-Adad V (823-811 av. J.-C.) et de Sin-shar-ishkun (626-612 av. J.-C.).

Un serment pour garantir la succession

En 672 av. J.-C., Assarhaddon (680-669 av. J.-C.) organisa une prestation générale de serment dans tout l’empire afin de s’assurer que le choix de son jeune fils Assurbanipal (668-630/627 av. J.-C.) à sa succession serait respecté. Huit tablettes de ce serment furent retrouvées, brisées en près de 350 fragments, dans la salle du trône de l’Ezida. Ces tablettes mesuraient environ 50 cm sur 30 cm et étaient écrites sur quatre colonnes, sur la face et le revers.

Ces traités avaient été rédigés pour des chefs mèdes, vivant dans le Zagros. L’horizon géographique restreint des textes avait suggéré que les Mèdes avaient tenu un rôle à part vis-à-vis du prince héritier auquel ils servaient peut-être de garde rapprochée. La découverte sur le site de Tell Tayinat, en Turquie actuelle, d’un autre traité rédigé cette fois pour le gouverneur local ainsi que pour tous les hommes de sa province a montré que cette hypothèse ne pouvait plus être retenue. Tous les personnages affiliés à l’Assyrie, quel que fût leur statut exact, prêtèrent serment.

Les termes du serment

Les adê précisaient d’abord l’objet du traité et le nom ou la qualité des contractants : le roi d’Assyrie d’un côté, ses vassaux ou ses représentants de l’autre. Ces derniers juraient pour tous ceux dont ils avaient la charge.

Les traités mentionnaient ensuite la liste des dieux garants avant de détailler tous les cas où le prince-héritier pourrait être en danger. Suivaient les malédictions qui ne manqueraient pas de s’abattre si le serment venait à être brisé. Puis venait la déclaration solennelle du serment qui commençait ainsi : Puissent les dieux être nos témoins : nous ne nous rebellerons pas contre Assarhaddon, notre roi, roi d’Assyrie, ni contre Assurbanipal, le prince héritier.

Enfin, le texte s’achevait par de nouvelles malédictions, puis par la date et le colophon

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