Une merveille du monde islamique

Pour la capitale de la dynastie omeyyade, le calife al-Walîd Ier a voulu une mosquée éblouissante. Si l’on en croit l’historiographie médiévale, les sommes englouties pour la construction de la grande mosquée furent considérables. Le décor, qui allie marbre et mosaïques, reflète le prestige du calife et de sa dynastie.

Dans les récits de voyage ou les traités de géographie médiévaux et modernes, la grande mosquée des Omeyyades apparaît systématiquement dans les listes de « merveilles du monde ». Certaines listes la mentionnent même deux fois : une fois au titre de son architecture, et une autre au titre de son décor !

Un décor d’inspiration byzantine

Jusqu’à hauteur de tête d’homme, les murs disparaissaient sous des placages de marbre délicatement veiné. Les parties supérieures étaient couvertes de mosaïques en verre où les tesselles d’or étaient employées sans parcimonie. L’alliance du marbre et de la mosaïque est typique des grands édifices religieux byzantins du VIe siècle, comme la basilique Sainte-Sophie à Constantinople ou la basilique Saint-Vital à Ravenne.

Richesse de l’architecture omeyyade

Le même type de décor apparaît au dôme du Rocher, à Jérusalem, achevé quelques années plus tôt (691). Les fouilles archéologiques menées dans les « châteaux du désert », des résidences aristocratiques du VIIIe siècle situées dans les steppes de Syrie et de Jordanie, ont montré que les marbres et la mosaïque étaient volontiers associés pour décorer les espaces nobles, comme les salles de réception.

Il semble que les califes omeyyades aient commandé des décors de mosaïques pour d’autres édifices importants, qu’ils rénovèrent ou construisirent. Le savant al-Samhudî (1466-1533), citant des sources anciennes disparues, affirme que la mosquée de Médine avait également reçu un décor de mosaïques à l’époque omeyyade.