Une succession difficile

A la mort du Prophète Muhammad en 632, la question de sa succession n’est pas tranchée : ce chef spirituel et temporel de la communauté des musulmans n’a pas de fils, et il n’a désigné aucun de ses proches compagnons pour lui succéder. Les quatre premiers califes, ses successeurs à la tête de la communauté, comptent parmi ses plus proches disciples : Abû Bakr (r. 632-634), ʿUmar (r. 634-644), ʿUthmân (r. 644-656) et enfin ʿAlî (r. 656-660), gendre et cousin de Muhammad lui-même. Dès la première élection d’Abû Bakr par les chefs arabes assemblés, ʿAlî et ses partisans marquent un désaccord, qui ne cesse de s’amplifier jusqu’à l’assassinat de ʿUthmân. Accusé de complicité, ʿAlî est contesté par les anciens partisans de ʿUthmân, au nombre desquels compte Muʿâwiya, alors gouverneur de la province de Syrie nouvellement conquise.

Une dynastie califale    

Issu d’une des plus riches familles de La Mecque, Muʿâwiya fut chargé par Abû Bakr de mener les grandes expéditions de conquête au Proche Orient, avant d’être nommé gouverneur de la province de Syrie par ʿUmar. Proche parent de ʿUthmân, c’est à lui qu’incombe la charge de réclamer vengeance pour son assassinat. Un arbitrage favorable lui est rendu, et il est proclamé calife en 660 à Jérusalem, quelques mois avant l’assassinat de ʿAlî.

Dès lors il instaure une succession héréditaire qui stabilise l’institution califale, et donne naissance à une dynastie qui règne sur l’empire islamique jusqu’en 749.

Le premier empire arabo-islamique

La dynastie omeyyade eut à sa charge de mettre en place les institutions gouvernementales du vaste empire issu des conquêtes, qu’elle poursuivit en étendant largement les limites de l’empire à l’ouest, intégrant la péninsule ibérique en 711, et à l’est, avec l’Indus franchi en 713. Instaurant l’arabe comme langue officielle, cette dynastie initia l’élaboration d’une véritable culture arabo-islamique brillante. Faisant la part belle aux anciens conquérants arabes désormais installés dans tout l’empire, elle négligea les élites des populations nouvellement converties, suscitant rapidement des mécontentements qui aboutirent à son renversement en 749 par la révolution abbasside.