Le grand monument du milieu du IIIe millénaire mis au jour à Mari par André Parrot puis par Jean-Claude Margueron sous le grand palais royal de la Ville III, désigné comme palais « présargonique », laisse en réalité la part belle à l'univers religieux. L'« enceinte sacrée », un grand sanctuaire, sans doute celui du grand dieu fondateur de la cité, constitue le quart sud-est de l'édifice. Le reste est occupé par des espaces d'importance diverse, moins raffinés. Ni appartements royaux, ni salle du trône ne se distinguent. En revanche, les nombreux indices d'artisanat font penser plutôt à un édifice religieux pourvu de nombreux ateliers. Cet ensemble architectural a connu au moins trois phases architecturales successives, qui toutes préservent l'existence de son secteur sacré. La découverte d'un tel monument jette un jour nouveau sur la nature de la Ville II et sans doute sur la qualité d'un pouvoir, certes royal, mais probablement imprégné de sacralité.