Dès leur implantation dans la région, les sociétés néolithisées de Mésopotamie du Sud ont dû stocker leurs récoltes dans des lieux adaptés.

Obeid 0 (6400-6000 av. J.-C.)

Le niveau archéologique le plus ancien extensivement dégagé à Tell el ‘Oueili (Niveau III, phase Obeid 0) abritait les vestiges d’une imposante infrastructure de grenier couvrant au moins 80 m². Elle était constituée de murs en brique, parallèles ou croisés, formant un quadrillage serré. Ces murets supportaient un plancher de roseaux sur lequel était stocké le grain. La surélévation permettait de créer un vide sanitaire protégeant les denrées. La contenance de l’édifice dépassait les besoins d’une seule famille. Il devait s’agir d’une structure collective impliquant l‘existence d’une forme de gestion communautaire.

Obeid 1(6000-5600 av. J.-C.)

Malgré le caractère plus fragmentaire des vestiges de l’Obeid 1, des structures dévolues au stockage ont également été découvertes pour cette période. Construit sur le même principe, d’un soubassement assurant un vide sanitaire, le grenier 87.43 présentait de nombreuses piles maçonnées disposées en rangées et soutenant un plancher de roseau enduit d’argile. Les greniers de l’époque d’Obeid 1 étaient beaucoup plus petits, ne dépassant pas 30 à 35 m², illustrant un stockage familial. La décentralisation de la gestion des récoltes est peut-être due à l’accroissement démographique du village.

Les différents types de greniers témoignent de la diversité des techniques de conservation mises au point par ces sociétés. Ils constituent l’une des composantes majeures de ces communautés de céréalicultures.

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