L’accession au trône

Sargon II ne mentionne qu’exceptionnellement son père, Tiglath-Phalazar III, mais la plupart du temps et contrairement à ses prédécesseurs, il n’évoque jamais sa généalogie dans ses inscriptions. À la fin de l’année 722 av. J.-C., succédant à Salmanazar V (un autre fils de Tiglath-Phalazar III), Sargon prétendit que ce dernier avait été déposé par les dieux. Il dut aussi affronter une forte opposition interne, sans doute parce que bien qu’appartenant à la famille royale il n’était pas le prince héritier en titre. Il déporta ainsi 6 300 Assyriens lors de sa première année de règne.

Une légitimité en question

Ces circonstances ont incité les historiens à considérer Sargon comme un usurpateur et à en faire le fondateur d’une nouvelle dynastie, les Sargonides. Son nom en akkadien, Sharrukîn, pourrait se traduire par « le roi est légitime » et selon cette lecture il aurait choisi ce nom pour appuyer ses prétentions au trône. Des études plus récentes nuancent cette interprétation : le nom Sharrukîn pourrait aussi se lire comme « le roi [c’est-à-dire Tiglath-Phalazar III] a établi la stabilité ».

Une politique en rupture

En outre, plusieurs éléments indiquent que Sargon souhaita placer son règne en rupture avec celui des rois précédents, comme le fait de fonder une nouvelle capitale. Ne pas mentionner sa généalogie lui aurait permis d’exalter son propre règne, comme son fils Sennacherib qui ne parle jamais de Sargon dans ses inscriptions. Sargon aurait donc bien été un fils de Tiglath-Phalazar III et au moins demi-frère de Salmanazar V mais il inaugura une nouvelle forme de règne.