Génocide arménien

À la fin du XIXe siècle, l’empire ottoman occupe une bonne partie du Proche-Orient, y compris une partie du Caucase, ce qui explique la présence de populations arméniennes chrétiennes dans l’empire. En 1894, les revendications politiques arméniennes servent de prétexte au sultan ottoman Abdülhamid pour perpétrer des massacres envers les Arméniens. En 1909, le nouveau gouvernement Jeunes-Turcs organise lui aussi le saccage du quartier arménien d’Adana, et le meurtre de ses habitants.

Mais c’est au cours de la Première guerre mondiale, en 1915 qu’éclate le génocide. Accusés sans preuve de pactiser avec les Russes, les Arméniens sont massivement déportés et exterminés. Leurs biens sont spoliés et certains sont soumis à une islamisation forcée. On estime aujourd’hui qu’entre la moitié et les deux tiers de la population arménienne a été décimée.

Jacques de Morgan et le mouvement arménophile

Les premiers massacres commis par Abdülhamid et, par la suite, le génocide, suscitent des réactions en Europe. Plusieurs personnalités s’expriment en faveur des Arméniens, et militent pour leurs droits. Jacques de Morgan tient une place majeure dans ce mouvement. Sensibilisé à la cause arménienne par ses voyages dans le Caucase, il est mis en relation avec le poète arménien Archag Tchobanian. C’est à sa demande qu’il rédige une Histoire du peuple arménien, publiée en 1919. Il s’emploie à valoriser leur importance historique, et, dans un article intitulé « Pro Armenia », il exalte leur « indomptable courage ». Le poète Tchobanian exprime sa reconnaissance à Morgan, qui selon ses termes « [laisse] dans le livre d’or des amis de l’Arménie une page essentielle et impérissable. »

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