Restitution de la maison 48, tous les éléments au sol sont attestés par la fouille archéologique, les superstructures de la maison et des fours sont hypothétiques.

Soumis à une fouille minutieuse, le loess qui constitue le tell d'Hârsova révèle bien sûr l'histoire du site et son évolution mais il révèle également de nombreuses histoires qui touchent de près aux habitudes ou manies de ses habitants.
Ainsi, l'une des maisons, fouillée depuis 1998 et poétiquement baptisée SL 48 par les archéologues, nous renseigne-t-elle sur les techniques de construction et sur l'architecture mais aussi sur des aspects plus humains de ses occupants.

A l'origine les murs des deux pièces de la maison 48 étaient sans doute construits en terre renforcée par une armature de piquets. Chaque pièce, au sol de terre battue, était dotée d'un four. Comme toutes les habitations de terre, elle a subi des nombreuses réparations et transformations. Vers la fin de son existence, elle ne comprenait plus qu'une seule pièce, la petite pièce à l'ouest ne servait plus que d'entrée et de débarras. Son four était sans doute désaffecté et les murs de terre avaient été remplacés par des clayonnages.

Vue générale du dernier état de la maison 48 comportant deux pièces avec chacune un four.

La partie de cette pièce, située à gauche en entrant, servait de débarras où l'on remisait des ustensiles usagés sans doute dans l'espoir de leur trouver un jour une utilisation. Parmi divers fragments de vases, se trouvaient deux paniers en vannerie dont un apparemment encore en bon état, un baquet en bois dont le fond était constitué de quatre planches jointives et un fond de vase contenant divers petits objets. Cet ensemble fait irrémédiablement penser à tout ce qu'un bricoleur peut collecter et conserver précieusement. On y trouve des fragments d'outils en silex, des galets pouvant servir de polissoirs, des bâtons d'ocre jaune ou rouge ainsi que des métapodes de mouton fréquemment utilisés pour fabriquer les manches des poinçons en cuivre.

Un mystère subsiste toutefois qui ne sera sans doute jamais élucidé : pourquoi de tels trésors n'ont-ils pas été récupérés au moment où la maison a été abandonnée et comment ont-ils pu être ensevelis sous les gravats de la lente décomposition de la maison ?

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Fond d'un baquet en bois abandonné dans un coin de la maison 48 et recouvert par l'effondrement de la maison, le fond est constitué de quatre planches jointives.

Panier en vannerie abandonné dans un coin de la maison 48 et recouvert par l'effondrement de la maison.
Le panier en vannerie a été prélevé et l'intérieur à été dégagé.