Sargon II est un roi d’Assyrie de la période néo-assyrienne [IXe-VIIe siècles], qui a régné entre 721 et 705 av. J.-C., sur une grande partie du Proche-Orient. Il est le fils du roi Tiglath-Phalazar III et frère du roi Salmanazar V, qui ont été ses prédécesseurs sur le trône. Il est le second souverain assyrien, après Sargon Ier d’Assyrie, à porter le nom de "roi légitime". Sargon II incarne le prototype du souverain assyrien et son règne, bien documenté, correspond à une période d’essor politique et économique pour l’Assyrie. Il est un roi de guerre, par excellence, il mène plus d’une dizaine de campagnes militaires victorieuses dans l’ensemble du Proche-Orient et de sa périphérie, et il repousse les frontières de l’Assyrie jusqu’aux confins de l’Anatolie centrale, parvenant ainsi à soumettre de vastes royaumes et à vassaliser d’importants souverains. En 714, il défait le roi d'Urartu Rusa Ier sur les pentes du Mont Wa'ush. Sargon II est également un roi bâtisseur et l’un des faits marquants de son règne reste la fondation d’une nouvelle capitale, Dûr-Sharrukîn, la forteresse de Sargon, située à proximité de l’actuel village de Khorsabad en Irak. Après la « 8e campagne », Sargon II règne encore une dizaine d’années, poursuivant une politique expansionniste, en menant plusieurs campagnes militaires en Babylonie et au Levant. En 705, à un âge mûr, le roi se lance une nouvelle fois dans une campagne militaire en Anatolie du sud-est. Les incursions cimmériennes ont complètement bouleversé la situation politique locale et Sargon II intervient pour apporter un soutien à un royaume client. Défait militairement, le roi est tué et son corps n’est pas retrouvé, ce qui le prive de sépulture. Cette fin tragique marque profondément les contemporains et au premier chef le fils et successeur de Sargon II, le roi Sennachérib. Ce dernier consulte plusieurs devins et prend les oracles pour comprendre les circonstances qui ont poussé les dieux à se détourner de son père. Les réponses aux questions de Sennachérib ne sont pas parvenues jusqu’à nous, toutefois, il semble que l’une des raisons invoquées soit liée à la manie de Sargon II de briser les serments engagés avec les autres souverains.