Quoique de dimensions fort modestes, les petites pièces de gréement sont fort intéressantes car elles révèlent parfois des différences significatives d’une épave à l’autre. C’est le cas, à la Natière, des margouillets et des quinçonneaux. Massivement tournés en orme, mais également en frêne et en hêtre, ces deux groupes d’objets témoignent en effet d’une évidente évolution morphologique entre ces deux frégates nées à cinquante années d’intervalle, l’une dans l’arsenal royal du Havre, l’autre dans un chantier privé de Granville. De même, les taquets de hauban, apparemment inconnus à bord de la Dauphine, sont d’un usage, semble-t-il, commun à bord de L'Aimable Grenot

L’observation de chacun de ces objets d’apparence modeste aide à mieux comprendre le contexte matériel et technique d’une marine en évolution. Ainsi, les variations morphologiques constatées sur les ouvrages du gréement des deux épaves traduisent sans doute une lente mais incontestable standardisation des équipements de la marine à voile. Massivement adoptés au milieu du XVIIIe siècle, les « prototypes » nés de cette évolution ne subiront plus guère de mutation pendant les décennies suivantes.