La tour sud-ouest

Cette tour est sans doute la première à avoir été reconstruite après le siège de 1271, en lieu et place de la tour hospitalière détruite par les sapeurs alépins. Il s’agit d’une tour circulaire d’une quinzaine de mètres de diamètre pleine à la base et renforcée par un puissant talus. Elle est arasée aujourd’hui au niveau de son couronnement de mâchicoulis, mais une photographie du baron Rey nous renseigne sur son état primitif encore visible à la fin du XIXe siècle.

L’intérieur de la tour est octogonal et voûté à l’aide d’arêtes qui retombent sur un pilier central.

La tour arbore deux inscriptions à la gloire de Baybars et de son fils. La première, un long bandeau épigraphique daté de 1271, est encadrée par deux reliefs de lions, l’emblème de Baybars. La seconde, monumentale, ceinture le pilier octogonal à l’intérieur de la tour ; on peut y lire :

« xxx Gloire à notre maître le sultan al-Malik al-Zâhir et que soit augmentée l’existence de son enfant al-Malik al-Sa’îd, fils d’al-Malik al-Zâhir, le savant, le juste, le champion de la foi, Rukn al-dunyâ wa’l-Dîn Abû’l-Fath Baybars, l’émir des croyants ! »

La tour-porte sud-est

La tour mamelouke sud-est, plaquée contre une porte de l’enceinte croisée, est semi-circulaire et mesure près de 13 mètres de diamètre. Son rez-de-chaussée est plein et la tour possède deux niveaux de salles à archères.

Comme il était d’usage dans les forteresses érigées par les musulmans, la porte est défilée, c’est-à-dire ouverte sur un flanc afin de se dérober à la vue et aux tirs des machines ennemies. L’accès à la porte se faisait par une rampe d’accès (dont seules les bases des piles sont encore visibles), puis une passerelle en bois, qui pouvait à tout moment être retirée en cas de danger.

La tour est dotée de deux inscriptions, l’une située au-dessus du linteau de la porte, datée de 1278, qui doit commémorer les travaux de restauration de l’enceinte orientale, l’autre sur sa face date la construction de la tour de 1271. Cette dernière est accompagnée de l’emblème de Baybars, un lion passant.

La barbacane nord : une lecture architecturale complexe

La lecture de la restauration de cet ensemble est d’une extrême complexité en raison des nombreuses reprises et reparementages, sans doute avec des pierres d’un ouvrage antérieur.

La réfection mamelouke se lit notamment dans le linteau qui surmonte la porte d’entrée. Il est orné d’un motif géométrique formant des étoiles à partir d’un module en zigzag.

La herse qui précède la porte pose question, car il s’agit d’un dispositif rarissime dans la fortification islamique. Les autres exemples connus sont ceux du château de Subayba, dans le Golan, autrefois attribué par Deschamps aux croisés, mais depuis quelques années réattribué à la commande ayyoubide des années 1230.