Localisation et datation

Au sud de la rue principale est-ouest et du carrefour central de la ville avec la rue nord- sud, qui conduisait au camp, se trouve l’ensemble thermal le mieux conservé du site. Les thermes du Sud qui couvrent une surface de 8 000 m2 environ. La richesse des informations fournies par les structures portantes et les nombreux aménagements hydrauliques encore en place permettent de comprendre, pour cet ensemble, les phases de son évolution, de sa fondation dans le courant du IIe siècle apr. J.-C., à son abandon à la fin de l’époque omeyyade.

Ses différentes phases de construction

La première phase de construction de ces thermes se situe au début de la seconde moitié du IIe siècle apr. J.-C., pendant cette phase l’étendue de l’édifice originel était relativement modeste, 2 000 m2 environ. L’édifice était conçu, à l’origine, selon un itinéraire circulaire dextrogyre, à partir d’une unique salle tiède (tepidarium). Le parcours des usagers était le suivant : vestiaire, salle froide (frigidarium), salle tiède (tepidarium), étuve sèche (laconicum), salle du bain chaud (caldarium), retour à la salle tiède (tepidarium) par le biais d’un étroit couloir, salle froide (frigidarium), vestiaire. Toutes ces salles sont de plan rectangulaire, avec de profondes arcades abritant les bassins. La salle froide et les deux premières salles chaudes sont construites sur un même axe, tandis que la salle chaude dite caldarium occupe une position latérale à l’ouest de l’étuve sèche (laconicum). Prolongeant l’axe vers le nord, un grand espace découvert, pourvu d’une piscine (natatio), était accessible à partir de la rue. C’est sur cet espace que s’ouvrait le déshabilloir (apodyterium), dont ne subsiste aucun vestige, et la salle froide (frigidarium), dont la façade était décorée de niches et de pilastres de faible saillie.

La deuxième phase monumentale datée très probablement au IIIe siècle, correspond au passage à un plan symétrique qui rappelle celui des thermes dits de type impérial. Pendant la troisième phase monumentale du IVe-Ve siècle, l’édifice thermal atteint son extension maximale grâce à l’acquisition d’une nouvelle bande de terrain à l’est, et de tout l’espace disponible à l’ouest, jusqu’à la rue du théâtre. La quatrième phase monumentale, VIe-VIIIe siècle, est caractérisée par l’érection d’une église à l’angle nord-est de l’édifice, au détriment de celui-ci, et par la transformation en latrines d’une partie de la palestre est. À cette phase appartient sans doute aussi le portique abritant l’accès oriental des thermes qui, adossé à l’escalier de l’église, s’ouvre à l’extrémité orientale de la palestre. En dehors de l’intérêt propre de cet ensemble, où il est possible de suivre l’évolution du bain romain au hammam omeyyade, les thermes du Sud nous apportent de précieuses informations sur le développement de ce quartier.