Localisation et construction

Dans la partie ouest de la ville, la petite mosquée située à peu près à mi-chemin entre le tétrapyle et la source d’al-Jahîr porte le nom d’al-Khidr, personnage légendaire populaire et vénéré comme un saint dans de vastes zones du monde islamique. Il est associé, encore aujourd’hui, dans la tradition locale, à l’édifice situé au nord-ouest de la mosquée (mausolée Saint-Georges). Sur la façade nord, au-dessus de la porte, une inscription nous apprend que le bâtiment a été construit en 528/1134 sur l’ordre de ‘Izz al-Dîn Abû Mansûr Kumushtakîn, officier du Bouride Atabeg Zâhir al-dîn Tughtakîn, alors gouverneur de Bosra, qui a fait reconstruire en 506/1112-1113 la Grande mosquée. Comme dans le cas de celle-ci, le terme «rénovation» utilisé dans l’inscription doit sans doute être compris comme désignant une construction nouvelle. En tout cas, c’est à ce moment qu’a été créée, dans une seule phase de construction, une petite salle cubique d’environ sept mètres de côté dont l’espace interne était couvert à la mode hauranaise par des dalles reposant sur deux arcs. Malgré la simplicité de cette technique de construction, les éléments de structure et de décor antiques en remploi (claustra des fenêtres en basalte, nombreux remplois d’époque nabatéenne et gréco-romaine) ont été soigneusement intégrés.

Le minaret

Le minaret de plan carré, haut de 17 m, est légèrement détaché de la salle de prière. Cette tour, qui se rétrécit légèrement vers le haut, est sans décor à l’exception de simples bandeaux de corniche et elle est construite avec soin. Le haut de la tour est percé de fenêtres jumelées. Comme le minaret de la Grande mosquée, qui a vraisemblablement servi de modèle pour cette tour relativement haute, édifié seulement en 618/1221-1222, il faut sans doute dater aussi le minaret de la mosquée d’al- Khidr du 7e/XIIIe siècle.