Localisation

Près de l’angle sud-est de la ville antique et médiévale, au bord de la birket al-Hâjj, le complexe appelé madrasa ad-Dabbagha (école coranique des Tanneurs) constitue un pôle urbanistique. Le bâtiment est également désigné comme madrasa Abû al-Fidâ’ d’après le nom honorifique du maître d’œuvre.

Plan et construction

L’accès au bâtiment se fait par les côtés est et ouest qui sont tous les deux fortement subdivisés par des éléments en saillie et en retrait jouant le rôle de contreforts. La façade proprement dite est pourtant la face sud qui se dresse immédiatement sur le mur nord de la citerne. L’organisation des fenêtres et de l’inscription au milieu de la façade, couronnée par des éléments d’entablement antiques, est soigneusement réalisée. Le plan de la madrasa suit le système axial du schéma à quatre iwâns, qui a déjà été appliqué 90 ans plus tôt dans la madrasa de Kumushtakîn à la mosquée al-Mabrak. L’axe longitudinal est accentué par son extension de plus de 19 m et par son articulation avec la pièce symétrique et les deux pièces de l’axe transversal. La cour intérieure carrée est flanquée au nord et au sud par de larges iwâns couverts par des arcs transversaux et des dalles. L’iwân du sud a une profondeur presque triple de celui du nord. Avec son mihrab au milieu du mur, il fait fonction de salle de prière de la madrasa. Les iwâns est et ouest sont étroits, voûtés en ogive et sont flanqués de portes basses de telle façon que ces deux faces de la cour sont traitées comme des façades symétriques qui accentuent l’homogénéité de la structure architecturale. Des petites pièces latérales, qui sont soit à couverture plate, soit voûtées en plein cintre, sont accessibles par la cour et par l’iwân sud. L’espace carré, à l’angle sud-est du complexe, est couvert par une coupole au-dessus d’un entablement constitué par des remplois et par des trompes d’angle. Cette adjonction était destinée à être le mausolée du fondateur de la madrasa, comme le montre une inscription trouvée dans la cour de la mosquée de Yâqût. Elle nomme Shams al-dîn Sunqûr comme fondateur de la madrasa et indique que le monument funéraire a été construit en 630/1232-1233.

Le minaret

Le minaret qui a été construit à côté de la coupole à l’angle sud-est de la construction est une adjonction encore plus tardive, comme l’indique le «coup de sabre». La partie orientale de l’adjonction que représente le mausolée constitue la substructure massive de la tour dont le plan carré et les fenêtres jumelées de l’étage supérieur sont comparables à ceux du minaret de la Grande mosquée. Ce minaret peut ainsi être daté de l’époque ayyoubide tardive ou, comme le minaret de la mosquée de Fâtima, de la période mamelouke. On a couvert ultérieurement la cour par un toit, qui doit être daté de l’époque ottomane, et qui, avec ses deux arcs supplémentaires transforme l’intérieur de la madrasa en une pièce en longueur. Au XXe siècle, on a transformé la madrasa ad-Dabbagha en école élémentaire en perçant une porte dans le mur nord. En 1982-1985, des travaux de restauration de la Direction générale des Antiquités de Syrie ont consolidé le bâtiment et ont rétabli en grande partie son état antérieur. Elle est utilisée comme centre culturel.