Localisation

À moins de 100 m à l’est de l’arc nabatéen et des massifs à demi-colonnes nabatéennes se trouvait une grande église à plan centré, révélée par les travaux de l’équipe française à partir de 1985. Pour la construction de cette église, le terrain a été rehaussé de près de 2,50 m par des remblais au nord et par des substructures voûtées au sud, afin d’obtenir une assise horizontale pour un ensemble dont l’emprise atteint 65 sur 70 m, dans l’état actuel du dégagement. La façade ouest de ce vaste soubassement monumental est constituée par un grand mur orné de niches superposées empruntées à un édifice d’époque impériale ancienne.

Le centre de ce programme monumental est un bloc carré de 45 m de côté dans lequel est inscrite une forme circulaire constituée par un mur de fond, précédée d’un portique corinthien qui dessine une sorte de déambulatoire. Quatre grandes absides s’inscrivaient dans les angles du carré. À l’est, dans l’axe du monument et plus précisément entre les deux extrémités de murs ornées de demi-colonnes nabatéennes réemployées, s’ouvrait une salle rectangulaire, le sanctuaire, terminée par une abside inscrite dans une enveloppe pentagonale.

Les fondations d’un synthronon (gradins installés dans l'abside pour le clergé) ainsi que de l’emplacement central pour la chaise de l’évêque (cathedra) ont été révélées par la fouille à l’intérieur de l’abside. L'entrée du sanctuaire est marquée par un seuil fermé par un chancel bas dans un premier état, puis rehaussé pour former sans doute un chancel haut (ou mur d'iconostase). Le sanctuaire était flanqué de deux pièces annexes. Celle du sud se terminait extérieurement par un chevet plat dans lequel s’inscrivait une abside. Une porte donnait directement accès à l’extérieur, vers l’est.

Construction et plan

On accédait à l’église par l’ouest où était aménagé, dans son axe, une sorte de propylée dont une base de colonne a été retrouvée. Il faut supposer un escalier monumental qui rattrapait la différence de niveau entre le sol de la cathédrale et l’arc nabatéen, dont le sol se situait au moins 4 m plus bas, encore à l’époque paléochrétienne.

À la masse centrale carrée de la construction est liaisonné, au sud, un autre édifice rectangulaire de 12 x 20 m. C’est une deuxième église de plan basilical, à trois nefs, orientée. À l’est, une abside légèrement outrepassée est flanquée de deux pièces annexes inscrites dans un chevet plat. Sur son flanc sud s’ouvre, sur presque toute sa longueur, une deuxième abside, de dimensions bien plus grandes (10 x 6 m). Cette abside, en demi-cercle dépassé à l’intérieur, s’inscrit dans une enveloppe dont l’extérieur dessine un polygone à sept côtés.

La face ouest de cette église, dans laquelle s’ouvraient trois portes, était sans doute précédée d’un portique en étage. Les corbeaux qui le supportaient à ses extrémités nord et sud sont conservés. Le portique était situé au niveau de l’église et devait donc être accessible, depuis l’ouest, par un escalier. La limite nord de cette église est largement ouverte sur l’espace circulaire qui constitue le centre de la grande église. Les vestiges de trois revêments de sols ont été identifiés (mosaïques, dalles de calcaire puis dallage de basalte) ainsi que des tesselles de mosaïque en pâte de verre multicolores appartenant aux décors des murs.

Les annexes

Dans cette église annexe, l’abside qui s’ouvre vers le sud s’expliquerait comme un baptistère. Dans son premier état, celui-ci était placé au sous-sol par rapport au niveau de l’église principale qui repose, de ce côté, sur des substructures voûtées. Une transformation majeure est intervenue dans une deuxième phase de travaux, le baptistère semble alors réinstallé à l’étage supérieur, au niveau de circulation principal de l’ensemble ecclésial.

L’ampleur et l’organisation globale du programme architectural qui associe à l’église principale de plan centré une église annexe avec une abside au sud, que l’on peut interpréter comme un baptistère, une deuxième salle ou chapelle annexe au nord, conduisent à interpréter cet ensemble comme un groupe épiscopal qui constituait un des centres monumentaux de la ville et dominait ce quartier à l’époque paléochrétienne, sans doute en relation avec la résidence de l’évêque peut-être identifiée à peu de distance au sud-ouest (Palais dit de Trajan).