Babylone est la capitale religieuse de la Babylonie et abrite en son sein au moins 43 sanctuaires, d’après la liste topographique Tintir = Babilu, composée au XIIe siècle av. J.-C. La ville accueille aussi, aux côtés des grands temples, des petites chapelles, des podiums et des autels comme dans le quartier du Merkes (« centre-ville »).

Ces dispositifs religieux se trouvent dans les rues et participent au culte quotidien rendu aux divinités. L’entretien des rues fait d’ailleurs partie des devoirs du roi : il s’agit certainement d’une obligation à l’égard des dieux, les rues étant l’un des éléments les plus importants de la topographie sacralisée. 

Les remparts sont d’autres éléments du paysage sacré de Babylone, comme l’indique une inscription royale de Nabopolassar (626-605), fondateur de la dynastie néo-babylonienne au VIIe siècle et père de Nabuchodonosor II (604-562), consacrée au rempart intérieur de Babylone, appelé Imgur-Enlil :

« Imgur-Enlil, la grande muraille de Babylone, la frontière originelle, qui est renommée depuis la nuit des temps, […] la station (= l’endroit où se tiennent) Lugal-Girra et Meslamta-èa, la niche d’Ishtar, la grande reine, la place de l’arc de Dagan, le guerrier […] ».

Dans cet extrait, on rappelle le caractère sacré de Babylone, qui abrite certes de grands sanctuaires, mais aussi des petites chapelles (« station », « niche », « place ») éparpillées dans la ville, même dans des constructions à but défensif. 

Enfin, la topographie sacralisée de Babylone s’exprime au travers de certains marqueurs divins. Trois animaux (taureau, dragon, lion) sont représentés au moins sur le temple de l’Esagil, la Voie processionnelle et la Porte d’Ishtar. Ils sont utilisés pour leur rôle apotropaïque et leur vertu magique, en plus d’être respectivement les symboles du dieu de l’orage, Adad, de Marduk et de la déesse Ishtar