La fête du Nouvel An babylonien, ou Akitu, est l’événement le plus important du calendrier religieux et revêt un éclat particulier à Babylone.

Cette fête marque l’équinoxe de printemps (mars-avril) et dure douze jours pendant lesquels sont célébrés les dieux Marduk et Nabu, ainsi que la ville de Babylone. Le point d’orgue est atteint le huitième jour, au moment de la procession rassemblant le roi de Babylone et le roi des dieux, Marduk. Cette cérémonie a lieu sur la Voie Processionnelle et passe sous la célèbre Porte d’Ishtar, pour s’achever en dehors des remparts, au temple de l’Akitu, où des rituels sont accomplis lors des derniers jours de la fête. 

La fête de l’Akitu était à l’origine une cérémonie agraire, qui avait lieu au printemps et à l’automne, puis elle prit une nouvelle dimension en étant associée au Nouvel An. Cette fête est bien connue grâce aux documentations du premier millénaire av. J.-C., d’époques néo-assyrienne et néo-babylonienne. À Babylone, elle comporte des rituels, des sacrifices, des processions impliquant le souverain et les statues des divinités, la récitation du mythe de l’Épopée de la Création et l’établissement d’oracles pour l’année à venir, notamment pour « fixer le destin » du roi de Babylone.

Même si le clergé de Marduk, et au travers de lui son grand prêtre tiennent une place prépondérante dans les célébrations, cette fête a une profonde signification politique. De même que l’année se renouvelle, on renouvelle ainsi la légitimité du roi. La fête de l’Akitu est par conséquent l’un des fondements de la légitimité du roi, de son dieu principal et de sa capitale religieuse et politique, Babylone.