Pour étudier ces épaves alternativement englouties ou exposées à l’air libre il faut développer une méthodologie adaptée aux contraintes spécifiques engendrées par le va-et-vient des marées.

Erquy Les Hôpitaux

En 2014, le Drassm entreprend une fouille exhaustive de cette épave découverte puis expertisée en 2002. L’opération s’inscrit dans un programme expérimental qui cherche à élaborer une méthodologie adaptée à l’étude des épaves d'estran. Empruntant à des technologies innovantes, des outils de relevés sont testés pour documenter rapidement, dans l’intervalle de deux marées, des vestiges sans cesse réensablés.

En 2015, l’équipe met en évidence les étapes de la construction de ce caboteur de 9 m de longueur sur 3 m de large et révèle le savoir-faire des charpentiers qui l’ont bâti. Elle s’interroge ce faisant sur une éventuelle signature architecturale régionale du bateau. L’épave d’Erquy matérialise un type de petit bâtiment voué à un cabotage régional massivement répandu et qui jouait au XVIIe siècle un rôle essentiel dans l’économie quotidienne des transports maritimes.

Sables d’or 3

À l’automne 2015, en marge de la fouille de l'épave d'Erquy, à moins de 700 m à vol d'oiseau, une autre opération s’attache à l’analyse d’une seconde épave récemment surgie du sable et que le cours d’une rivière proche inonde désormais presque continûment. L’analyse xylologique révèle la présence de chêne et d'orme et certaines spécificités conduisent à privilégier une date de construction dans le premier tiers du XVIIIe siècle.

Une campagne est programmée en octobre 2016 dans le cadre du projet expérimental développé autour des épaves d'estran. Le site est dégagé en trois jours grâce à la méthodologie élaborée sur le site d’Erquy. Elle permet de drainer efficacement les eaux de la rivière Islet dans le lit duquel l’épave repose et conduit à l’analyse d’une architecture navale conservée dans un état exceptionnel.